Holstein / Prim'holstein La filière génétique laitière canadienne victime de l'ESB
La réouverture partielle des frontières annoncée par l’administration Bush, le 8 août dernier, ne concerne que la viande de bovins âgés de mois de 30 mois qui peut désormais traverser la frontière canado-américaine. Les génisses laitières destinées à l’exportation «encombrent» les étables.
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« Pendant les premières quelques semaines de l'interdiction d'exportation, des producteurs laitiers sont restés optimistes, pensant qu’une fois que l'enquête scientifique conduite par le gouvernement fédéral achevée, les frontières rouvriraient. Cet optimisme est maintenant disparu » déclarait début août, l’Association canadienne de l’industrie du bétail et de la génétique (CLGA).
Selon l'information de cette organisation professionnelle, les ventes à l’exportation de génisses laitières de remplacement, en 2003, étaient en passe de passer le cap des 100,000 têtes pour une valeur de 200 millions CAN$*. Jusqu’au 20 mai, date de la fermeture des frontières, 37 000 têtes (valeurs 69 millions CAN$) avaient été expédiés. Traditionnellement, environ 65 % de génisses canadiennes sont exportées vers les Etats-Unis.
«Les producteurs laitiers ne savent pas comment ni quand ils seront capables de vendre leurs vaches les plus âgées,» commente Jean Grégoire, président de «Dairy Farmers of Canada ». «Il y a trop peu d'abattoirs au Canada et ils ne prennent pas plus d'animaux, particulièrement s'ils ont plus de 30 mois, comme les réformes laitières. Environ 70 % de ces réformes étaient exportées aux États-Unis et au Mexique, avant qu'un cas d’ESB ne soit décelé au Canada.» Une baisse de 50 % (- 700 à 900 CAN$) du prix des génisses amouillantes a été enregistrée. Pour l’instant, aucune aide financière n’a été prévue pour les producteurs et les exportateurs laitiers canadiens.
Autre incidence pour la filière génétique : l’impact sur les expositions et les ventes aux enchères. D’ores et déjà, les organisateurs de la vente aux enchères de l’Exposition internationale Holstein Québec ont annoncé son annulation. A la vue de l’embargo actuel, les éleveurs canadiens ne peuvent pas bien sûr se rendre à Madison avec des animaux. Toutefois, Marjorie Stieve de l'Expo de Madison recommande aux éleveurs d’inscrire leurs animaux, malgré l'interdiction actuelle. «Nous sommes toujours prudemment optimistes, et espérons que l'USDA (Ndlr, Ministère américain de l’agriculture) permettra l'entrée de bétail vivant à la fin de septembre.» L'Expo commence le 30 septembre. « Si les frontières restent fermées, l'Expo remboursera les droits d’inscriptions ». Affaire à suivre… .
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Le dôme de « l’Alliant energy center » de Madison, où se tiennent les concours de la « World Dairy Expo ». Alors qu’habituellement, une forte délégation d’éleveurs canadiens participe à ce rassemblement avec leurs animaux, en l’état actuel des choses, les animaux vivants ne peuvent franchir la frontière canado-américaine. Plus tard, en novembre, les éleveurs américains, s’ils ne peuvent retraverser la frontière avec leurs vaches ou génisses pour rentrer chez eux, à leur tour ne feront pas le déplacement à la Royale de Toronto. |
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